Qu’est-ce que l’arthrose ?
Il s’agit d’une pathologie d’usure, évolutive et irréversible, des articulations du corps humain et notamment de l’épaule. Cette usure va affecter le cartilage qui ne va plus pouvoir assurer son rôle d’amortisseur sur la friction de l’articulation; il va en résulter un frottement des surfaces osseuses usées, provoquant douleur et diminution progressive des amplitudes de mouvement de l’épaule. Il s’agit d’une maladie multifactorielle, qui peut être due à l’héritage génétique, à une lésion traumatique du cartilage articulaire ou à une maladie inflammatoire chronique.
Quel est le traitement possible de l’arthrose ?
Bien qu’il s’agisse d’une pathologie irréversible, son impact sur la fonction de l’épaule du malade peut être soulagée par “la pyramide thérapeutique de l’arthrose”: celle-ci commence avec la prise d’anti-douleurs par voie orale, s’accompagne de kinésithérapie et se poursuit par la possibilité d’infiltration thérapeutique. Si celle-ci ne suffit plus à soulager le patient, il existe des possibilités chirurgicales telles que la mise en place d’une prothèse totale d’épaule.
La pyramide thérapeutique de l'arthrose
(Copyright image FONDATION ARTHROSE ©)
Qu’est-ce qu’une prothèse totale d’épaule ?
Une prothèse (également appelée arthroplastie) totale d’épaule consiste en la mise en place de composants remplaçant l’articulation malade du patient.
Elle est dite “totale” car elle possède un composant remplaçant les parties malades de l’humérus, de la glène de l’omoplate, ainsi qu’une pièce intermédiaire permettant un couple de friction mobile.
Lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs, moteurs de l'épaule, sont intacts, on pourra recourir à une prothèse totale anatomique d'épaule: elle est dite “anatomique” car elle respecte l’anatomie originale de l’articulation de l’épaule. Elle est possible car les tendons de la coiffe des rotateurs sont en bon état au sein de l’articulation malade.
Si les tendons de la coiffe des rotateurs ne sont plus réparables ni compétents, on devra recourir à une prothèse totale inversée d'épaule: elle est dite “inversée” car la partie concave de la glène de l’omoplate est remplacée par une sphère ronde comme la tête originelle de l’humérus et vice-versa: cela a pour but de compenser la fonction malade des tendons de la coiffe des rotateurs par le role mécanique du muscle deltoïde, qui deviendra le seul moteur de l’articulation.
Comment se passe l’intervention chirurgicale ?
Vous serez pris en charge en hospitalisation par notre équipe multidisciplinaire pour réaliser l’intervention chirurgicale. Sous anesthésie générale, une incision permettra au chirurgien de remplacer l’articulation malade par la prothèse. Une fois l’intervention terminée, l’hospitalisation aura pour but le contrôle de la bonne évolution de l’intervention et le soulagement de la douleur. Vous pourrez regagner votre domicile ou un centre de revalidation une fois ces objectifs satisfaits.
Quel est le résultat attendu après l’intervention ?
Le but de la mise en place de la prothèse est le soulagement des douleurs dues à la mobilisation de l’articulation, et la récupération d’un maximum d’amplitudes de mouvements. La bonne évolution de l’intervention doit être suivie d’une rééducation avec un kinésithérapeute et d’un suivi régulier par le chirurgien. On estime que l’évolution fonctionnelle de la prothèse s’étend sur 6 à 12 mois post-opératoires en cas de bonne évolution.
La durée de vie de la prothèse est elle d’environ 15 ans, durée au-delà de laquelle la prothèse doit dans certains cas être remplacée.
Dans le cas d'une prothèse totale anatomique, il arrive également que les tendons de la coiffe des rotateurs, sains au moment de l’intervention, s’usent avec le temps et nécessitent le remplacement de votre prothèse anatomique par une prothèse inversée: c’est alors le muscle deltoïde qui deviendra le principal moteur de mobilité de l’articulation.
Quelles sont les complications possibles après l’intervention chirurgicale ?
Il n’existe pas de geste chirurgical sans risque de complication: voici une liste des complications post-opératoires les plus fréquentes par ordre de fréquence (du plus fréquent au plus rare), auxquelles s’ajoutent les complications possibles liées à l’anesthésie, communiquées durant la consultation pré-opératoire.
*la prise d’antibiotiques par voie orale, intra-veineuse ou sous forme de pommade sans avis chirurgical est interdite, à risque de créer des résistances bactériennes
Il est également à noter que les variations de température et d’humidité dans l’atmosphère peuvent être source de désagrément pendant plusieurs mois après l’intervention chirurgicale.